Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DU COQ À L'ÂNE
14 juillet 2007

Famille

Mon cher Pierre,

La situation familiale ne change pas fondamentalement, mais il y a aujourd'hui au moins une tranquilité superficielle, parce que je fais comme si je comprends et accepte leurs idées avec bonne volonté. Ce qui me désespère le plus, c'est que, quand je dis "je suis désolée d'avoir fait tout ce que j'ai fait (d'être allée en France etc), et je vais compenser les douleurs que les parents ont eues à cause de moi", quand je le dis, mes parents sont simplement contents, sans être de leur part désolés ni rien pour tout ce qu'ils m'ont fait.

Quant à ma mère, elle m'a demandé, en faisant allusion à toi, ce que je pensais du fait de ne pas pas pouvoir vivre comme je veux (par mon "désir" d'après ses paroles). Et quand je lui ai répondu que "c'est la vie, on ne peut pas faire tout ce que l'on veut", elle était simplement contente que je semblais avoir compris que j'ai une sale relation avec un homme d'une autre génération. Son objectif est que sa fille arrête cette relation, quelle que soit son envie véritable ou son amour véritable, parce que cette relation lui semble sale. Elle a même dit que je devais réaliser que je ne pourrais pas être heureuse si la famille n'était pas contente de son copain, et que je ne devrais plus refaire la même "faute" (: quitter la famille en espérant devenir heureuse avec un homme que la famille n'aime pas).

C'est une idée ridicule parce qu'en réalité, au contraire, je souhaite simplement que mes parents tyranniques disparaissent devant moi, pour que je puisse choisir ma vie tranquillement selon mes préférences.

Pour l'accomplir, j'ai évidemment pensé à demander une aide à la police, à l'avocat, ou au psychologue, psychanaliste ou psychothérapeute. Mais rien ne marchera a priori. Etant donné qu'ils ne m'ont rien fait d'illégal jusqu'à présent, je ne pense pas que la police puisse avoir un quelconque pouvoir sur mes parents. Pour l'avocat, ce sera pareil. Pourle psy, même s'il leur donne un conseil sur la base de l'indépendance nécessaire aux enfants, ils penseraient que c'est une idée stupidement occidentale, qui n'a aucune valeur pour eux. Donc ce ne sera pas efficace. Pour mon oncle, je ne sais pas comment il regarde la tradition familialle en Asie, et de plus, même s'il partage mon point de vue, cela compliquera les choses, comme tu l'as imaginé.

...

D'autre part, je vois les choses un peu différement : ils sont en phase d'une sorte de PTSD, après que je les ai quittés brutalement. Ils ont vis à vis de moi des semtiments très compliqués : rancoeur, envie, désespoir,... et ils sont devenus fous. Peut-être que leur état minable n'est pas éternel, et quand ils auront de nouveau confiance en moi, ils réagiront différemment... ils respecteront mieux mon indépendance... Mais même dans ce cas-là, si je désire finalement vivre avec toi, cela ne sera jamais pardonnable pour eux. Et la situation deviendra à nouveau conflictuelle.

...

Après les engueulades, ils ont tout à coup commencé à parler d'acheter un autre appartement dans le même immeuble, pour leurs enfants, pour la liberté de leurs enfants, en affirmant qu'ils sont prêts à tout faire pour les enfants. Cette idée m'a... stupéfiée... Ils ne comprennent rien à propos de "la liberté" des enfants. Ils continuent de croire que les parents peuvent intervenir et s'occuper de la vie des enfants jusqu'à ce point-là.

Mais j'ai décidé de ne plus être franche et honnête vis à vis d'eux. Je les laisse faire a priori. De toute façon, si je ne fais aucun acte de "révolte" (: parler de partir de la maison, par exemple), ils n'achèteront pas un autre appartement dès demain... Il faudrait que je les maîtrise bien.

Pour le compte bancaire, bien sûr, j'ai les miens. Un que j'ai laissé quand j'ai quitté le Japon l'année dernière, et l'autre que je gardais pour mon futur. Le solde de ces deux comptes est a peu près identique. C'est à dire que j'ai laissé la moitié de ce que j'ai gagné juqu'aujourd'hui. Mais hier, ils m'ont privé de mon deuxième compte que je gardais pour moi-même, (je ne sais comment et de quel droit), en disant que c'est une décision pédagoogique : j'étais trop gâtée, je suis devenue égoïste, donc il me faut la punition de ma vie ! Ils me rendent sans-le-sou, pour cet objectif.

J'avais presqu'envie de les rouer de coups !... mais bien sûr je l'ai pas fait. Peut-être que la plus grande faute que j'ai faite, c'est que je n'ai pas complètement coupé les ponst après avoir quitté la famille en 2006, et de plus, que je sois rentrée dans cette maison à nouveau !... Je le regrette.

Pour l'avenir, je ne vois pas trop.

Mais je sais que la priorité est de trouver un métier stable, pour que je sois responsable de ma vie. A la limite, je suis d'accord de laisser tout ce que j'ai gagné pour les parents, s'ils me libèrent par ce sacrifice. ... ce ne sera de toute façon pas le cas...

Demain je vais à la conférence du poste du Ministère de la Santé Publique déstiné aux médecins. On verra si ce serait un métier intéressant. A priori, la réputation n'est pas très positive... comme c'est toujours le cas pour les métiers administratifs ; facile, mais pas enrichissant. Mais on ne sait jamais.

Puis à partir du week-end prochain, je commence un travail temporaire de garde de nuit du service obstétrique d'une clinique. Ils ont souhaité que je travaille à plein temps. Les conditions de travail ne sont pas trop mauvaises, mais je ne veux pas me précipiter. Je préfère me donner plus du temps pour choisir le meilleur métier pour ma vie. Je t'en ai déjà parlé...

...

Je suis désolée de t'avoir angoissé avec mes problèmes familiaux. Je n'ai pas obtenu les meilleurs résultats la dernière fois que j'ai quitté la famille, mais je ferai mieux cette fois.

Publicité
Commentaires
DU COQ À L'ÂNE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité