Liberté

"La liberté est la faculté d'agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d'autrui. Elle est définie : - négativement : absence de soumission, de servitude, de contrainte exercée par autrui. L'être humain est indépendant. - positivement : autonomie et spontanéité du sujet rationnel ; les comportements humains volontaires se fondent sur la liberté et sont qualifiés de libres..." et bala bla bla (c'est Wikipedia), mais c'est vrai que la liberté est indispensable à une vie adulte. Je dois dire que je suis "tétanisé" après avoir lu ton mail. Je ne pensais pas que ta situation était aussi grave. J'ai eu parfois un peu honte en critiquant tes parents, notamment quand je disais qu'il était inadmissible que ton père gère ton argent ou qu'il était étrange que tu habitais encore chez eux. Tu semblais ne pas trouver cela anormal du tout. Mais maintenant que tu souffres de cette situation, je suis à la fois désolé, révolté et désarmé. Que faire ? L'idéal serait que tes parents comprennent petit à petit que leur comportement est abusif. Mais à leur âge, c'est presque impossible. Il faudrait qu'ils entâment une psychothérapie, mais ils sont sans doute tellement sûrs d'avoir raison qu'ils ne peuvent imaginer en discuter avec quelqu'un. D'ailleurs, est-ce que les psychothérapeutes existent au Japon ? Et de toute façon, cela me semble illégal qu'un parent bloque l'argent d'un adulte. Il te faut un compte bancaire indépendant (tu en as un ?). Ton plan de survie est bon, mais comme tu dis, même quand tu habiteras chez toi, tu seras encore sous la menace de harcèlements et de cauchemars ! Qui pourrait te protéger ? La police ? Un avocat ou un juge ? Ce serait dommage d'en arriver là ! Peut-être que la culture japonaise admet encore toutes ces choses qui me paraissent archaïques et peut-être que je te parais un peu extrêmiste dans mes revendications de liberté pour autrui. Comme tu as vu, en France, le mot "liberté" est affiché sur les mairies. C'est l'héritage des Lumières et de la Révolution et des révolutions qui ont suivii, comme celle de 68, dont je suis héritier. J'avais 21 ans et, à cet âge, j'ai bien sûr été très influencé par la contestation de toutes les autorités qui a secoué la société d'alors. C'est pourquoi j'étouffe en te lisant. J'ai du mal à supporter l'idée que cette femme intelligente et magnifique que tu es soit traitée comme un enfant et que sa vie privée ressemble à celle d'un prisonnier. Est-ce que si je m'étais vraiment rendu compte de ce que tu allais affronter, je t'aurais retenue en France coûte que coûte ? Ou bien faut-il considérer que ce que tu vis pourra être positif en fin de compte, lorsque tu seras parvenue toute seule à te libérer ? ... Est-ce que quelqu'un comme ton oncle peut t'aider ? ça risque sans doute de compliquer encore plus les choses dans ta famille ! Le plus important n'est-il pas la liberté intérieure, la conscience de la distance mentale à prendre vis-à-vis de tes parents afin que leurs hurlements ne te touchent plus et qu'ils se sentent eux-mêmes de plus en plus ridicules ? Facile à dire ! Mais 10 heures de hurlements, c'est inhumain ! c'est de la torture ! c'est contraire aux conventions de Genève ! Je ne sais pas si la télépathie existe, mais hier, j'étais mystérieusement apeuré en pensant à toi. Je pleurais presque sans savoir pourquoi. Je consultais le blog tout le temps. Et je me suis couché très tôt parce que je ne pouvais pas me concentrer sur quoi que ce soit. Je t'ai seulement écrit "tu me manques", mais c'était beaucoup plus !...