Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DU COQ À L'ÂNE
15 juillet 2007

Désemparé

petit Voilà, je l'ai mis ! J'avoue que je suis assez désemparé face à tout ce que tes parents te font supporter. Comme tu as dû t'en rendre compte en lisant mon précédent mail, tout ce contrôle est en dehors de mon expérience et de ma culture. Je me sens révolté par tant d'archaïsme et d'injustice. Un peu comme face aux injustices faites aux femmes (j'ai toujours été féministe, mais pour des causes plutôt théoriques et lointaines : les filles excisées ; les femmes totalement voilées et enfermées ; les femmes battues ; les femmes violées par les militaires, les supérieurs hiérarchqiues, les maris, les pères ; les femmes sous-payées par rapport aux hommes, etc ; mais j'ai rarement été confronté ; quelques fois quand même : Gretchen et Eileen battues au Colorado, Liv violentée par son père en Suède, cette fille de Grenoble poussée à l'avortement après avoir couché avec un Africain désinvolte, Bernadette dépassée dans son travail par des hommes moins diplômées qu'elle...). Bref ! je demeure tétanisé ! Hier, j'ai traîné à vélo sur la voie verte sud. A mi-chemin, je suis sorti à gauche. Il y a une ferme dite de la Ramée, où on peut manger. J'ai pensé qu'on aurait été bien, là. Puis jai continué sur les petties routes, vers Challes-les-Eaux. Tout à coup j'ai pensé que j'étais près de la maison de l'ancien directeur des services techniques de Chambéry - Michel Déronzier - que j'aime bien parce qu'il est un peu artiste sensible et que pendant sa retraite il peint et fait de la photo. Je suis entré dans le jardin. Il n'y avait personne. Je me suis assis près d'un petit bassin avec des poissons, très japonais. Je suis resté là un temps long et indéterminé en pensant à toi, avec beaucoup de "si" et de "pourquoi pas" dans la tête. Puis j'ai repris la route vers l'aérodrome de Challes où on est en train de finir une nouvelle voie verte. Je roulais tout doucement. Je suis encore passé chez les Ponson : personne. Puis chez les Vachette : seulement leur dernier fils, Johan et sa copine Virginie. Enfin je suis arrivé au Paradis. Il était 3h et je n'avais pas mangé ! Il faisait très beau - comme en ce moment - mais je n'avais aucun désir et aucune envie. J'ai regardé bêtement le Tour de France qui passait en Haute Savoie. Plus tard dans la soirée, il y avait "les carnets du Japon" sur la 5. Mais je commençais à m'endormir. Tout à coup, j'ai reçu un coup de fil de Nathalie Grynszpan. On avait parlé d'une randonnée pour le dimanche, avec sa fille aînée (premier mariage). Elle voulait me dire qu'elle avait mal au dos et ne pouvait pas trop marcher. On a parlé de toi qui était partie. Pour elle, il faut vivre selon son coeur. C'est ce qu'elle a toujours fait et ne l'a jamais regretté. Sa mère a fait pareil. A 54 ans, elle s'est mise en ménage avec un garçon de 30 ans, avec lequel elle est toujours. Nathalie l'avait bien accepté, alors qu'il avait son âge, parce que, a-t-elle dit, j'étais déjà partie de la maison. Sinon, ça aurait été la guerre ! Après avoir raccroché, j'ai repensé à l'histoire de Bernard Colin, qui a eu une fille à 50 ans, Isadora, en même temps que ses autres enfants faisaient aussi des enfants. Il a eu d'abord un avortement avec son amie, parce qu'il n'était pas encore divorcé. Puis après le divorce, ils ont eu Isadora et il n'a jamais regretté, bien qu'il se soit également séparé de cette seconde femme. Il a le même discours que Nathalie : vivre selon son coeur. Pourtant, j'ai du mal avec ça. Ce serait tellement plus simple si tes parents étaient ouverts d'esprit, si Floriane avait un petit ami et un métier, si Bernadette avait un copain. Si si si ! Et puis il y a nos caractères conflictuels peu souples, tes cauchemars éternels, mon sentiment de vieillir. Et si c'étaient justement toutes ces difficultés qui nous attachent l'un à l'autre ! Et si tu avais inconsciemment choisi ce vieil homme que je suis pour te libérer de l'éducation archaïque que tes parents t'ont imposée et affirmer ton existence de femme libre ? Et si mon amour pour toi n'avait de sens qu'en fonction de cette libération ? Que de questions plus ou moins absurdes et sans réponses ! Encore plus absurde : j'ai envie d'enquêter pour savoir si tu peux avoir un emploi médical intéressant en France ! Ce matin, il fait à nouveau super beau et je n'arrive pas à bouger. Le soleil ne m'attire plus, ni le vélo ni la montagne, ni le lac. Qu'est-ce qui se passe ? La vie sans désirs, c'est pire que la vie sans crème ! Je pourrais partir en vacances. Mais où ? Pour quoi faire ? Est-ce que si tu étais là, les idées viendraient tout de suite ? Ou bien est-ce qu'on se disputerait et se contrarierait systèmatiquement à chaque proposition de l'un ou de l'autre ? Il reste que je suis face à une belle journée dont je ne fais rien (si quand même : je t'écris ! me voilà blog-addict ! je me lève le matin avec le sourire en pensant seulement que je vais lire quelque chose de toi ! et j'ai du mal à m'éloigner de mon ordinateur pour le cas où il y aurait un nouvel article de toi qui arriverait !). Bon, il faut mettre un peu d'humour et de légèreté dans tout ça. Et d'abord, je vais aller me promener (mon Lumix me manque pour partager les paysages avec toi !). Plus tard, je t'écrirai peut-être quelque choose sur les hormones. Très intéressant. PS. Es-tu sûre que ton second compte bancaire est à l'abri du vol par tes parents (je ne comprends pas comment ils ont pu s'emparer du premier compte sans procuration de ta part). Est-ce qu'il ne faudrait pas changer de banque avant de récupérer ton argent français et mettre aussi à l'abri tout ce qui te reste sur ton compte actuel ?
Publicité
Commentaires
DU COQ À L'ÂNE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité